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La fin de la maison individuelle ?

Publié le par ADIHBH-V

LA MINISTRE DU LOGEMENT

DANS LE RÔLE

DE L’ARROSEUSE ARROSÉE

(faites ce que je dis, pas ce que je fais)

La fin de la maison individuelle ?

 

On connaît tous le jeu de l'arroseur arrosé. En six mois, la Ministre du Logement en a fait l'amère expérience à deux reprises. Pas sûr qu'Emmanuelle Wargon s'en soit amusée. Bien au contraire. Quand une personnalité publique, qui plus est un membre du gouvernement, prend une position forte, elle devrait toujours s'assurer qu'elle ne lui revienne pas en pleine figure. Une précaution que manifestement la Ministre n'a pas prise, à deux reprises.

La Ministre du logement possède une maison...

En effet, Emmanuelle Wargon vit à Saint-Mandé, dans le Val-de-Marne (94). Une ville cossue où les prix peuvent dépasser allégrement les 10.000 euros le m² car située à proximité de Paris. La Ministre y possède d’ailleurs une maison de 150 m², estimée à 1,5 million d’euros, selon sa déclaration de patrimoine. 

L’idéal des Français , c’est la maison individuelle... mais pas celui de la Ministre du Logement semble-t-il. Trois quarts d’entre eux la plébiscitent, selon une consultation que le ministère du Logement a menée. Si possible avec un jardin, une terrasse ou un balcon. Mais, seulement 55% des propriétaires (58% des Français) en possèdent une. Le rêve se confronte souvent à la dure réalité : les prix sont si chers que beaucoup de ménages ne peuvent pas s’offrir leur logement idéal.

Une aspiration renforcée par la crise du Covid.  Au grand dam du gouvernement qui soutient, au contraire, la densification des villes. Et la Ministre du Logement, qui veut voir fleurir les logements collectifs, l’a fait savoir aux professionnels.

Pour Emmanuelle Wargon, les maisons individuelles, «ce rêve construit pour les Français dans les années 70», «ce modèle d’urbanisation qui dépend de la voiture pour les relier», sont un «non-sens écologique, économique et social», a-t-elle déclaré dans un discours jeudi. «Le modèle du pavillon avec jardin n’est pas soutenable et nous mène à une impasse», a déclaré la Ministre.

Vendredi soir, la Ministre est revenue sur ses propos, regrettant «la caricature faite de ses propos» sur les maisons individuelles. «Il n’est pas question d’en finir avec la maison individuelle. Oui, de nombreux Français rêvent de la maison individuelle car c’est une promesse de confort, d’espace et de tranquillité. Personne ne veut les en empêcher ni les en dissuader. Ils sont aussi en demande de services de proximité. Pourtant, les lotissements en périphérie des villes ne permettent pas toujours d’accéder à ces services et contribuent à un sentiment d’exclusion. Il faut donc repenser nos modèles d’urbanisme», a-t-elle déclaré.

Mais le mal était déjà fait. Sa première déclaration n’est évidemment pas passée inaperçue auprès des professionnels de la construction qui déplorent une «stigmatisation persistante de l’habitat individuel, à contresens des aspirations des Français». «Laissez les Français tranquilles !, a réagi Damien Hereng, président de la Fédération Française des Constructeurs de maisons individuelles (FFC). Vouloir entasser les Français dans du logement collectif aux portes des métropoles fait peu de cas des envies de la majorité de nos concitoyens». «Quand 75% des Français plébiscitent la maison, il s’agit là d’une drôle de conception de l’habitat de demain et du bonheur des Français», s’étonne Grégory Monod, président du Pôle Habitat-FFB..

La Ministre assume cette opposition aux aspirations des Français. «Nous sommes face à une urgence climatique qui ne se négocie pas», martèle Emmanuelle Wargon qui pointe du doigt leurs «contradictions». Les Français veulent des maisons individuelles et en même temps plus d’espaces. La ministre assure qu’«il n’est pas question de renoncer à loger les Français mais de le faire autrement». En respectant un principe: l’intensité «heureuse». À savoir une «densité d’habitat qui crée des quartiers dynamiques, vivants et chaleureux».

Où est le choc d'offre ?

Une densité d’habitat couplée à une sobriété foncière et des logements de qualité (environnementale, esthétique et d’usage). «Nous le faisons déjà», rétorquent les constructeurs de maisons. «L’habitat individuel a connu de nombreuses évolutions depuis plusieurs décennies, tant en matière de sobriété foncière, de densité et de qualité architecturale que de performance énergétique et environnementale, avec l’utilisation de matériaux biosourcés par exemple», affirme Grégory Monod. «Le gouvernement laisse aux ménages modestes, comme seul espoir, le logement social puisque l’accession en logement collectif est inaccessible financièrement», déplore Damien Hereng qui se dit «révolté».

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Contribution bibliographique :

  • Le FIGARO, le 16 octobre 2021 sous la plume de Guillaume ERRARD

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